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Transe-position

Transe-position

Journal d'une néophyte en hypnose

Comment la synchronisation a changé mon rapport aux autres

L’une des bases de l’hypnose (et de bien d’autres méthodes d’accompagnement je suppose) apprise en tout début de formation, c’est la synchronisation. Une façon de s’adapter entièrement à l’autre, de rentrer dans son univers, dans sa façon d’appréhender sa vie, ses valeurs, sa logique, ses questionnements. Pour cela, la toute première chose à faire pour être pleinement en lien avec l’autre, c’est de se connecter à son visage et à son regard.

Chercher le regard de l’autre m’est apparu comme un exercice délicat car peu naturel pour moi. Je me suis rapidement rendue compte que jusque-là, et sans le savoir, je fuyais le regard des autres. Dès lors que le regard de mon interlocuteur revenait sur moi, je détournais les yeux. Il m’était d’ailleurs difficile de me souvenir de la couleur des yeux des personnes qui n’étaient pas dans mon entourage proche.

Comment la synchronisation a changé mon rapport aux autres

En formation, j’avais d’ailleurs beaucoup de mal à calibrer les autres stagiaires, même durant les exercices dédiés. Je ne savais pas différencier un « j’aime » d’un « je n’aime pas » tandis que d’autres s’en sortaient avec une facilité déconcertante. Je savais déjà que ce serait un point à travailler précisément, à commencer par entrer en contact visuel avec les autres. Chaque discussion devait donc devenir l’occasion de développer mon potentiel et de me couler dans le regard des autres.

En fin de compte, une fois lancée, j’ai trouvé l’exercice vraiment plaisant. Là où je m’attendais à trouver de la gêne d’un côté ou de l’autre, j’ai rencontré beaucoup d’autres belles choses que j’aurais bien du mal à définir clairement, et  qui s’apparente à de la confiance mutuelle, à une sincérité accrue. Il est émouvant de voir à quel point un simple regard attentif peut nous rendre plus investi dans la relation et plus disponible pour l’autre, et à quel point cela intensifie la relation.

En étant désormais attentive aux regards et expressions du visage et du corps tout entier, je me rends compte à quel point je me coupais de beaucoup d’informations qu’émettait l’autre. Et en cherchant quelque part à me protéger, je donnais finalement plus de poids à mes interprétations personnelles qu’aux réelles pensées de mes interlocuteurs. Je garde cela en mémoire lorsque dans certaines relations plus stressantes ou impressionnantes je me surprends à détourner à nouveau le regard. C'est désormais un bon indicateur de mon ressenti, de la façon dont je me positionne par rapport à l’autre, et du travail qu’il me reste à faire pour dépasser ça.

 

Aujourd’hui, dans chaque dialogue, je me connecte de plus en plus naturellement, et je redécouvre certaines personnes. Je suis parfois surprise par la façon dont la discussion va dériver sur des  sujets plus personnels, même dans un entourage plus professionnel qu’intime. Je sais bien que tout ne tient pas qu'au regard dans ces cas-là, le degré d’écoute et l’absence de conseil et de jugement jouent aussi pour beaucoup. Alors je savoure ces instants-là qui ne sont pas anticipés et qui me rassurent sur le développement de mes compétences en matière accompagnement.

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